Livraison gratuite sur les commandes de + 95$ (avant taxes). Les commandes sont présentement traitées sous 5 à 7 jours ouvrables en raisons de la demande élevée.

Des grands froids d’Ottawa aux collines péruviennes de Montero

Cinq membres-travailleurs de La Siembra ont décidé de se rendre au Pérou pour découvrir la coopérative et ses producteurs paysans qui cultivent et transforment notre délicieuse cassonade intégrale Muscovado de Cuisine Camino.

 

Janvier 2015

Notre aventure a commencé par une visite du siège social de la coopérative Norandino situé à El Castillo, une municipalité adjacente à la ville de Piura, au Pérou. Notre équipe y a rencontré Santiago Paz, directeur général de l’organisation, et Yeny Robledo, directeur de production, qui nous ont fait visiter les bureaux et l’usine de transformation de la coopérative.

De La Siembra : Kelly, Martin, (Santiago), Josiane, (Yeny), Isabel et Jennifer

 

La Siembra est devenue l’un des premiers clients de la coopérative Norandino à la suite de la mise en œuvre d’un projet sucrier, lequel aura amené cette organisation, exploitée de manière démocratique par des agriculteurs, à miser davantage sur les changements sociaux et économiques que sur l’exportation.

Le projet sucrier a débuté en 2009 après que les dirigeants de la coopérative, des habitants du village, aient constaté que les revenus familiaux avaient augmenté grâce à des prix plus équitables et à de meilleurs rendements du café. Toutefois, au moment de rendre visite aux membres de la coopérative dans l’ensemble la région, les dirigeants ont remarqué que la canne à sucre cultivée dans les régions de basse altitude n’était destinée à aucun marché. Avec plus de canne à sucre qu’il n’en fallait pour un usage domestique et nulle part où la vendre, la plupart des agriculteurs transformaient le jus de canne en rhum artisanal.

Non seulement était-il commun de prendre un verre de rhum artisanal avec les visiteurs, mais le processus de distillation du jus de canne remplissait souvent la maison de fumée. Pour contrer ces deux aspects négatifs de la production artisanale de spiritueux, les agriculteurs ont décidé d’aller de l’avant en investissant dans des installations de production et de collecte de panela (cassonade) à l’échelle du village. En quelques années seulement, 20 stations de broyage et de séchage de cannes à sucre ont été construites dans les provinces d’Ayabaca, d’Huancabamba et de Morropón.

Les ventes de panela sont passées d’une livraison initiale de 10 000 kg en 2003 à plus de 750 000 kg en 2009, et ont atteint une moyenne de 444 000 kg par an au cours des dernières années grâce à plusieurs clients importants parmi lesquels figure La Siembra. Plus important encore, les agriculteurs peuvent maintenant tirer profit de prix beaucoup plus élevés pour leur canne. Avant le début du projet, la canne à sucre se vendait 10 cents le kilo. Vendue sous forme de panela, elle est maintenant vendue 45 cents le kilo. Plusieurs nouveaux membres agriculteurs se sont joints à la coopérative, bénéficiant du projet et voyant la situation des ménages connaitre une nette amélioration.

Aujourd’hui, la coopérative Norandino est composée de plus de 7 000 membres producteurs paysans travaillant dans les secteurs de la canne à sucre, du cacao et du café, dont la superficie agricole moyenne est d’environ 1,5 hectare. Leur production est à 100 % biologique et leurs ventes continuent d’augmenter en respectant les conditions du commerce équitable, tout en misant sur une qualité supérieure.

La coopérative Norandino est bien connue pour le soutien et les avantages qu’elle offre à ses agriculteurs membres. Voici quelques exemples de services et de programmes offerts : formations (nouvelles techniques agricoles biologiques, transplantation de semis, agronomes et techniciens spécialisés, gestion financière, etc.), crédits (pour les ventes anticipées sur leurs productions afin d’assurer une saison de récoltes sans tracas), certifications (les tâches administratives et de coordination des différentes certifications peuvent être déconcertantes), traitement (cuves de lavage, stations de dépulpage, laboratoires et autres systèmes de contrôle de la qualité), et ventes et commercialisation (tout ce qui se rapporte au processus permettant d’amener le produit des agriculteurs sur le marché).

Les producteurs sont dans l’ensemble entièrement fidèles à Norandino, c’est-à-dire qu’ils vendent 100 % de leur récolte à la coopérative. En retour, Norandino récompense cette fidélité par des incitatifs tels que du préfinancement, des primes de fin de récolte, etc. L’année dernière, Santiago nous a dit que la coopérative avait été suffisamment rentable pour offrir une ristourne aux producteurs. Un cadeau de fin d’année a ainsi été envoyé à tous les agriculteurs.

Le succès et la croissance de Norandino lui permettent d’accroitre sa production en ouvrant une nouvelle usine de transformation de cacao et de sucre adjacente à l’usine de transformation de café de 10 000 m2ouverte en 2007. Cette nouvelle usine, qui devrait ouvrir en 2016, permettra à la coopérative d’augmenter sa production et de pénétrer de nouveaux marchés avec sa cassonade intégrale biologique de première qualité transformée et emballée.

La nouvelle usine de café, cacao et sucre

Alors que notre visite du siège social tirait à sa fin, Santiago a partagé avec nous ces quelques mots : « Ce n’est pas facile. Nous travaillons avec des produits très instables, mais nous investissons beaucoup d’énergie sur la qualité. Nous savons que les consommateurs veulent connaitre l’origine des produits, et qu’il est aussi important pour les producteurs et les consommateurs que les prix soient équitables. C’est important pour nous aussi. »

Santiago nous a également fait part des défis auxquels devra faire face la coopérative. « Les grands intervenants se font concurrence dans nos régions, et envoient des acheteurs qui essaient d’acheter directement de nos producteurs. S’ils continuent à exercer un tel contrôle dans l’industrie, les petites coopératives auront bien du mal à survivre. » Qu’est-ce que cela signifie pour La Siembra et nos consommateurs ? Qu’il faut continuer à s’engager et à soutenir nos petites coopératives partenaires tout en s’impliquant, autant que possible, dans la chaine d’approvisionnement.

Après cela, nous avons poursuivi notre aventure vers le point culminant de notre voyage : la visite des producteurs de canne à sucre situés à 3 heures du siège social sur une route sinueuse passant à travers les collines de la région d’Ayabaca jusqu’à Montero.

La nuit était déjà tombée à notre arrivée, mais les villageois nous attendaient en dépit de la pluie et de l’obscurité. Nous avons été conduits jusqu’à la maison de Bonifacia Calle Quinde, le maire du village, où, dans une pièce, nous nous sommes tous réunis pour nous présenter à tour de rôle. À chaque présentation, le sentiment mi casa es su casa des villageois était partagé dans la plus grande sincérité. En retour, chacun de nous, les cinq membres de La Siembra, avons communiqué nos sincères remerciements, ainsi que toute notre reconnaissance d’avoir ainsi été accueillis et d’être partenaires en affaires et en matière de solidarité. La soirée s’est terminée par des appariements avec la famille hôte, un toast à la liqueur de melon maison de Fernando, et un dernier mot d’Isabel, membre-travailleuse et chef des ventes de La Siembra : « Je suis tellement fière de vendre les merveilleux fruits de votre labeur à nos clients au Canada ». ¡Salud!

 

La réception d’accueil de la communauté (Crédit photo : Josiane Paquet)

Suivez-nous sur Facebook, Twitter et Instagram pour connaitre les histoires de nos voyages et de nos séjours chez nos producteurs paysans.

Nouvelles récentes