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Entrevue avec le Conseil manitobain pour la coopération internationale (MCIC – Manitoba Council for International Cooperation)

Tom Hanlon-Wilde (codirecteur général de La Siembra) : Quel est le rôle principal du MCIC?

Zack Gross (coordonnateur des activités de sensibilisation au MCIC) : Le commerce équitable est l’une de nos activités qui attire le plus d’attention. Nous sommes l’une parmi une demi-douzaine d’agences qui agissent à titre de conseillers pour les ONG de développement international. Nous recevons de l’argent de la province, puis environ 40 organisations membres nous font des demandes à chaque année pour financer leur travail à l’international. Outre l’évaluation des demandes d’octrois et les décisions qui s’y rapportent, nous offrons du développement de ressources à différents groupes internationaux. De plus, nous organisons des activités de mobilisation populaire, à propos des changements climatiques ou du commerce équitable ou encore sur la sécurité alimentaire. Une grande partie de notre travail se fait dans les écoles, les groupes religieux et dans la communauté. Alors, dans les faits, nous sommes une organisation de services, et une bonne à mon avis, qui offre du financement international et qui fait de la sensibilisation.
 
Je suis impliqué dans le commerce équitable depuis aussi longtemps que quiconque. Il y a environ 6 à 8 ans de cela, un petit groupe a approché MCIC pour accroitre les activités du Manitoba dans le domaine du commerce équitable. Fair Trade Manitoba est l’un de nos principaux projets, et ce qui a débuté comme un projet parmi d’autres est maintenant devenu un emploi à temps plein. 
 
Tom : Qu’est-ce qui a mené votre organisation à s’impliquer dans l’organisation de la Conférence nationale du commerce équitable (CFTN – Canadian Fair Trade Network) 2016, et qu’espérez-vous comme retombées de cet évènement?
 
Zack : Compte tenu de notre travail en commerce équitable, nous avons été impliqués dans plusieurs tentatives visant à créer un mouvement national sur le commerce équitable. La plupart de ces efforts n’ont rien donné puisqu’il n’y avait pas d’argent dans le système et que nous ne pouvions compter que sur le travail bénévole. Ingénieurs sans Frontières a aidé à démarrer le financement pour faire avancer les choses, et nous avons ainsi développé le Réseau canadien du commerce équitable; la conférence CFTN est une bonne façon de faire avancer le travail du réseau. La première conférence a eu lieu à Calgary; environ 75 personnes y ont participé et nous avons vu qu’il était possible de faire quelque chose. Chaque évènement qui a suivi a eu lieu dans une grande ville et dans un lieu de rencontre intéressant, mais peu d’attention a été portée à ce qui se passait sur le terrain en matière de commerce équitable à chaque endroit. 
 
Pour la quatrième conférence, nous, MCIC, avons pensé que ça valait la peine de soumettre notre candidature. Nous sommes assez actifs ici et nous voyons cela comme un héritage – tenir l’évènement et, comme le titre de la conférence « Accélérer le tempo » le laisse entendre, nous voulons en profiter pour donner un élan au mouvement. Nous espérons que cela contribuera à faire de Winnipeg une ville désignée équitable, que nous pourrons certifier quelques campus équitables et quelques entreprises équitables, de telle sorte que la conférence sera beaucoup plus qu’un simple évènement. De plus, pour Cocoa Camino et d’autres organisations qui n’ont pas de bureaux ici, il s’agit d’une belle occasion pour les entreprises locales de tisser des liens et d’accélérer le tempo ici-même dans la province. Un autre fait intéressant est que les conférences antérieures avaient toutes un commanditaire local – McGill a accueilli l’évènement à Montréal, une autre conférence s’était greffée à une rencontre d’Ingénieurs sans Frontières. Cette conférence-ci est autofinancée. L’approvisionnement participatif, les entreprises locales et les commanditaires sont pour la plupart d’ici. 
 
Tom :  Jusqu’où pensez-vous que les produits équitables réussiront à pénétrer le marché de la consommation de masse?
 
Zack : Les gens d’ici sont intéressés au commerce équitable. Les écoles, les campus et les entreprises veulent répondre aux critères du commerce équitable. Nous espérons que d’ici à ce que les gens arrivent à l’aéroport international de Winnipeg, le personnel des autorités aéroportuaires travaillera dans un milieu de travail équitable. Ce serait une première et une belle vitrine pour les gens. Même chose pour les services téléphoniques du Manitoba – ils font beaucoup de bonnes choses et leur personnel est intéressé à faire de leurs bureaux des milieux de travail équitables. C’est un heureux mélange de produits de bonne qualité, du bon geste à poser, et plus le commerce équitable se répandra, plus les prix seront compétitifs. 

 

Tom :  Mais vous personnellement, comment vous-êtes vous d’abord impliqué auprès de Camino?
 
Zack : Je mange à peu près cent mille tablettes de chocolat – ça c’est de l’implication monsieur! Il y a une organisation à Brandon au Manitoba qui s’appelle le Marquis Project – il s’agit d’une petite ONG nommée en honneur du blé Marque, qui a démarré ses activités à la fin des années 1970. J’ai l’esprit entrepreneurial alors lorsque nous tenions des évènements, j’essayais de vendre des choses. Si nous avions un conférencier – je voulais vendre le livre. Si nous accueillions un groupe international – je voulais vendre de l’artisanat provenant de cet endroit, que ce soit l’Ouganda ou la Tanzanie. Les premiers cafés Bridgehead, nous en avons vendu. Comme de nombreux groupes, notre financement a été coupé dans les années 1990 et nous avons ouvert un petit magasin de commerce équitable au centre-ville de Brandon. L’une des compagnies de commerce équitable que nous avons contactée était Cocoa Camino, et lorsque j’ai quitté le magasin j’ai gardé mon compte auprès de Camino afin de continuer à faire la promotion du commerce équitable. Il n’y a rien qui bat les bouchées Cocoa Camino. Nous avons rencontré l’équipe du Premier ministre aujourd’hui, en quête de financement pour la conférence et aussi pour inviter le Premier ministre à s’adresser aux participants, et j’ai apporté un petit sac de bouchées Cocoa Camino. Eh bien même s’il était relativement tôt dans la journée, tout le monde a pigé dans le sac. Et les gens connaissent vraiment Camino, que ce soit parce qu’ils s’intéressent au commerce équitable ou encore à cause de l’émission Dragon’s Den.
 
Tom : Quelles sont les autres activités prévues par le MCIC en 2016 ?
 

Zack : Nous avons beaucoup de choses prévues après la conférence. La conférence CFTN 2016 est très utile puisque c’est un bon atout à mettre de l’avant lors de chaque rencontre. Mon boulot consiste à promouvoir les achats équitables auprès des magasins, des entreprises, même des casinos. Et maintenant, lorsque je visite les commerces, je suis toujours agréablement surpris de voir comment les gens sont intéressés à discuter de l’approvisionnement et du commerce équitables. Je dois aussi parler de la conférence et recruter des gens pour une visite au Pérou prévue en avril. Cette visite est organisée par une ancienne de Camino, Jennifer Williams. Ensuite, tout le suivi qui découlera de ces évènements – aider les gens qui recherchent des produits équitables à en trouver et faire la promotion du commerce équitable. La majeure partie de notre travail de mobilisation est financé par Affaires Mondiales Canada et nous approchons de la fin de la deuxième année d’un cycle de financement quinquennal. Nous voulons que des entreprises et des organisations se joignent au mouvement, et la conférence CFTN et la visite au Pérou sont d’excellents outils pour mousser l’intérêt face aux activités de commerce équitable de toutes sortes.

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