Le nouveau livre de Linda Woolven et Ted Snider, Chocolat : Superfood of the Gods, cite une centaine d’études médicales publiées et évaluées par des pairs sur les bienfaits du chocolat noir pour la santé. En plus d’être une revue scientifique complète, le livre présente une collection passionnante de légendes et de recettes qui nous permettent d’apprécier pleinement la magie du chocolat.
Nous nous sommes entretenus avec les auteurs pour leur poser des questions susceptibles d’intéresser les amateurs de chocolats Camino.
La Siembra : La recherche qui a mené à la rédaction de ce livre est impressionnante. Comment avez-vous pu trouver autant d’études sur le chocolat, et combien de temps y avez-vous investi ?
Linda Woolven et Ted Snider : Ça faisait déjà plusieurs années que nous pensions à écrire ce livre. Les éditeurs souhaitaient constamment que nous nous y mettions. Mais nous hésitions, parce que nous avions toujours considéré le chocolat comme une délicieuse friandise, et non pas comme un aliment sain. Puis un jour, nous avons remarqué que nous avions accumulé des centaines d’études sur le chocolat dans notre base de données. Le fait que le chocolat soit un superaliment (peut-être même le plus super des aliments de la nature) était inconcevable il y a vingt ans à peine. Les premiers indices en ce sens ont commencé à paraitre à l’an 2000. Puis les études ont commencé à affluer. Maintenant, les revues médicales regorgent d’études sur le sujet. Nous avons donc rassemblé de nombreuses recherches et réfléchi à ce livre pendant plusieurs années. Et les études étaient déjà toutes là pour nous dans les revues médicales les plus réputées.
La Siembra : Ce n’est pas le premier livre que vous publiez ensemble. Sur quels autres livres avez-vous travaillé, et en quoi ces ouvrages ont-ils influencé votre approche pour la rédaction de Chocolate: Superfood of the Gods ?
Linda Woolven et Ted Snider : Il s’agit de notre quatrième livre. Notre premier livre, Healthy Herbs: Your Everyday Guide to Medicinal Herbs and Their Use, se penche sur la manière dont les plantes peuvent être utilisées comme médicaments et fournit des renseignements sur la sécurité, notamment pendant la grossesse et l’allaitement, et sur les interactions médicamenteuses. Notre deuxième livre, The Family Naturopathic Encyclopedia, est divisé en plusieurs volets traitant respectivement de la santé des enfants, des femmes, des hommes, de toute la famille et des ainés. Notre troisième livre, Sex & Fertility: Natural Solutions, porte sur les traitements naturels de l’infertilité et d’autres troubles de la reproduction. Linda a également publié quelques livres seule, dont son plus récent, The All-New Vegetarian Passport, un livre de recettes et de santé tout-en-un qui traite de l’alimentation en faveur d’une meilleure santé.
Tous ces livres montrent à quel point les plantes et les aliments sont de puissants contributeurs à une bonne santé. Quand vous connaissez bien les plantes dans votre environnement, vous pouvez en trouver pour vous nourrir sainement et pour vous soigner. L’histoire et la science du chocolat sont tout simplement pleines de merveilles en ce sens.
La Siembra : Une phrase du livre m’a marqué : « Le fait que les Gunas des iles San Blas bénéficiaient d’une protection contre la tension artérielle grâce au chocolat a été l’élément qui a lancé toute la recherche moderne sur le chocolat noir ». Pouvez-vous nous en dire davantage à ce sujet ?
Linda Woolven et Ted Snider : Bien sûr ! C’est une histoire incroyable. Dans les années 80, un médecin de Harvard a trouvé des documents appartenant à un médecin qui avait travaillé parmi le peuple autochtone Guna des iles San Blas, au large des côtes du Panama. Il avait remarqué que l’hypertension artérielle était incroyablement rare chez les Gunas, et que leur taux de maladies cardiovasculaires était étonnamment faible. Mais cela n’était vrai que tant qu’ils étaient sur l’ile. Les Gunas qui quittaient l’ile pour aller vivre à Panama City finissaient par avoir une tension artérielle équivalente aux Gunas déjà présents sur le continent.
La protection n’était donc pas génétique. Elle devait être issue de leur alimentation. Mais qu’est-ce qui pouvait offrir une protection magique sur l’ile, mais pas sur le continent ? L’alimentation traditionnelle des Gunas se caractérisait par la consommation d’un cacao très naturel, très peu transformé, riche en flavonoïdes, que l’on buvait plusieurs fois par jour. Or, le chocolat que buvaient les Gunas du continent était très transformé et pauvre en flavonoïdes. Ainsi, la théorie a d’abord émergé que les flavonoïdes trouvés dans le chocolat pouvaient protéger le cœur en diminuant la tension artérielle.
Un quart de siècle plus tard, les chercheurs ont découvert la science derrière la magie : les flavonoïdes du chocolat augmentent les niveaux d’oxyde nitrique, ce qui dilate les vaisseaux sanguins, maintient la tension artérielle basse et contribue de plusieurs façons à la santé cardiovasculaire.
La Siembra : Le cacao est un ingrédient délicieux que l’on peut utiliser dans de nombreuses recettes santé à base de plantes contenues dans votre livre. Quelle recette a été la découverte la plus surprenante ?
Linda Woolven : Je pense que le plus surprenant est de pouvoir utiliser le chocolat dans les plats principaux, les entrées, les soupes et les salades. Nous savons tous qu’il est excellent pour les desserts, et peut-être même pour le mole, mais il est aussi excellent dans les plats de chou frisé (chou frisé à l’avocat et aux amandes effilées, nappé de sauce mole au chocolat), de quinoa (poivrons farcis au quinoa et au chocolat), de lentilles (soupe de lentilles rouges au coco et aux épices), de haricots et de sarrasin (avec morceaux de cacao, champignons et poireaux). C’est un excellent complément à de nombreux plats : légumes (champignons farcis avec un soupçon de cacao, ou quesadillas à l’avocat avec un soupçon de cacao), soupes et salades.
Cette entrevue nous a mis l’eau à la bouche ! Bien entendu même si le chocolat semble avoir de nombreuses vertus pour la santé, c’est en le consommant avec modération qu’il nous sera le plus bénéfique.
