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Rencontre avec nos partenaires de FUNDOPO (Yacao) – République dominicaine

Photo : Kelly Storie de la Coopérative La Siembra (Camino) et John Borrelly de FUNDOPO

 

Biofach, la plus grande foire commerciale biologique au monde, se veut une belle occasion de découvrir les tendances alimentaires dans le monde, discuter des développements sur les marchés pour les aliments biologiques, et rencontrer des producteurs biologiques et équitables qui font partie de notre chaine d’approvisionnement afin de mieux comprendre les besoins des producteurs paysans, leurs pratiques et les défis auxquels ils sont confrontés.

L’un des partenaires que j’ai rencontré lors de la foire est John Borrelly. John a déjà cultivé la canne à sucre lui-même, mais est aujourd’hui le directeur technique et des opérations de Yacao, un projet financé en Suisse qui a pour but d’aider les agriculteurs de la région de Yamasá en République dominicaine à retirer davantage de valeur de leurs récoltes de cacao.

Les producteurs du projet Yacao sont des membres de FUNDOPO (Fundación Dominicana de Productores Organicos), une coopérative bien établie qui exporte tant du cacao biologique que conventionnel produit par près de 1 800 producteurs paysans. Les membres de FUNDOPO possèdent chacun entre 5 et 10 hectares de terres productives qui étaient auparavant utilisées pour la culture vivrière. Les techniques de culture traditionnelles et le faible taux de mécanisation ont fait de la région de Yamasá un milieu idéal pour une transition intégrale au biologique – résultant en l’un des meilleurs cacaos du monde.

Ceci a eu des impacts à la fois positifs et négatifs sur les producteurs en République dominicaine. Les grands intermédiaires et les courtiers y accourent en vue de s’approprier autant de récoltes qu’ils le peuvent pour leurs acheteurs. Les prix sur les marchés des matières premières pour les exportations de cacao sont stables et la demande est forte, ainsi il y a eu peu d’attention portée sur la viabilité à long terme, l’impact des changements climatiques et la vulnérabilité des producteurs dans ces communautés isolées dans la jungle. Au niveau régional, les agences de développement et les ONG se livrent concurrence pour obtenir du financement pour leurs projets, tandis que le soutien gouvernemental aux agriculteurs brille par son absence. Les exportations de cacao représentent une part considérable de la production économique de la République dominicaine et sont une source importante de revenus en devises étrangères, de telle sorte que la perception locale veut que les agriculteurs s’en tirent plutôt bien.

John fait remarquer que cette situation fait en sorte que le travail de Yacao et de la coopérative est particulièrement important pour assurer la viabilité du marché du cacao en République dominicaine. Yacao a travaillé fort pour mobiliser les producteurs paysans à mettre en place des changements transformateurs. L’éducation et la formation des producteurs, les nouvelles techniques de culture, d’élagage, de séchage et de tri, et l’accès à des agronomes qui partagent leurs connaissances avec les communautés de producteurs ont eu pour effet d’augmenter le rendement et d’améliorer la qualité du cacao produit. Ces programmes assurent également un investissement à long terme dans les pratiques d’agriculture durable afin de les transmettre à la prochaine génération. Le lien entre acheteurs et agriculteurs, qui traditionnellement en était un d’exploitation, est totalement différent grâce aux efforts de Yacao, qui procure aux agriculteurs un accès à du financement prérécoltes, des intrants à faible cout, des options de deuxième transformation, et des pépinières de variétés de cacao adaptatives.

La coopérative est responsable de s’assurer que les primes découlant des contrats d’approvisionnement équitable et biologique sont distribuées dans les communautés pour des infrastructures locales et des services sociaux. FUNDOPO est complètement indépendant de Yacao et fonctionne démocratiquement pour le bénéfice de ses membres agriculteurs. Le comité social est géré à 100 % par les producteurs paysans et il n’y a aucune implication extérieure dans la distribution des fonds communautaires et des primes. Les agriculteurs sont très engagés dans leur coopérative et y participent activement. En outre, le style de gestion de FUNDOPO en est un d’ouverture et de transparence, qui prône des standards élevés en matière de pratiques commerciales et de bonne gouvernance.

John a aussi mentionné que l’alignement entre Yacao et FUNDOPO pouvait servir de modèle des meilleures pratiques à appliquer dans la gestion des chaines d’approvisionnement internationales. Et bien qu’il existe plusieurs histoires inspirantes à propos de coopératives de producteurs fortes qui transforment les économies locales et les moyens de subsistance de leurs membres, il existe peu de modèles où les commerçants travaillent directement avec les coopératives pour bâtir des liens de collaboration aussi intensifs.

À la foire Biofach, j’ai été frappée par le fait que dans une seule pièce, en plein cœur de l’Allemagne, on pouvait voir notre chaine d’approvisionnement d’un bout à l’autre, du producteur au consommateur, sur une distance de quelques pieds à peine. La chaine est courte, transparente, et importante.

Dans quelques semaines à peine, l’équipe de La Siembra sera sur le terrain en République dominicaine et aura l’occasion de rencontrer l’assemblée des agriculteurs de FUNDOPO réunie en entier. Le fait de s’y rendre avec ces connaissances en main nous permettra de tisser des liens plus solides avec nos groupes de producteurs et de faire le lien entre les agriculteurs et les marchés canadiens.

Ne manquez pas notre rapport sur la République dominicaine dans l’infolettre de mai !

-Kelly Storie

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